L’aquarelle, un hasard saisi sur un chemin de vie.

 

 

 

          Je suis né le 16 août 1966 à Bouaké, en Côte d'Ivoire.

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          Lorsque j’avais 8 ans, habitant Barcelone, j’ai suivi pendant un an un cours de dessin par un grand maître espagnol… Et puis c’est tout. Je griffonnais sur mes cahiers au collège et au Lycée, et j’aimais bien colorier ou copier des dessins.

 

          Je suppose tout de même que mes multiples visites au Prado quand j’ai résidé à Madrid étant enfant, la passion de mon père pour la peinture (Goya,Velazquez, Renoir, El Greco mais aussi des peintres contemporains espagnols…), les sublimes paysages désolés de la Castille, mes nombreux voyages et déménagements (Côte d’Ivoire, Niger, Espagne, États-Unis, Islande, Suisse,  République Tchèque, Écosse…) ont dû avoir une influence sur mon regard au monde, au beau… sans oublier ma passion pour la Bande Dessinée pendant de longues années et notamment la ligne claire, ou bien le plaisir que je prends à la randonnée avec son corollaire, s'imprégner des lieux grandioses, nourrissants, apaisants ou mystérieux.

 

          Quoiqu’il en soit en 1994, ayant reçu une petit boîte d’aquarelles l’envie me prend de réaliser un paysage du Larzac trouvé sur une carte postale. Et peu à peu ça a démarré…

 

          Le vrai déclic a eu lieu avec la rencontre de Sébastien Lemoine à Arboras en 2002, aquarelliste exigeant qui m’a poussé à continuer, ou Amalia Muntenau Lenart, peintre roumaine installée en Normandie qui m’a prodigué de bons conseils et Sophie Morisse, peintre à Rouen, qui m’incite à développer mon univers. La découverte des œuvres d’Yves Crenn a aussi à joué un rôle.

 

          J’habitais alors Arboras, ce village belvédère de l'Hérault, qui n’a pas manqué de me toucher et me donner envie d’en rapporter quelque chose sur mes papiers.

 

          L’aquarelle ? Ce fut donc un pur hasard… D’année en année je m’amusais, je travaillais, je me ressourçais en me lovant au milieu de la nature, comme si j’en faisais corps, tentant surtout d’y pénétrer par mes couleurs et mon trait pas encore parfait.

 

          Mes voyages, en Espagne, en Italie, en Bretagne… sont aussi l’occasion de ramener l’impression, le sens, l’humeur ressentie au moment où je me décide à rentrer dans l’univers qui m’émeut.

 

          Mais, longtemps, l’aquarelle restait pour moi un loisir errant, demandant des efforts certes, vivant des instants suspendus au temps et à mon regard.

 

          C’est en 2016 que quelque chose a changé.

 

          Sauvé in extremis d’une rechute d’un grave cancer par l’amour de mes ami(e)s et famille, ma force et les odeurs et vues sur notre superbe campagne toute en garrigues, ma vie a du prendre une nouvelle direction à l’orée de mes 50 ans. Seul, avec la joie d’avoir de beaux enfants de 21 et 5 ans, séparé et ne travaillant pas cette année, il a fallu non pas meubler ma vie mais la vivre.

 

          C’est en partie grâce à la confiance et à la tendresse d'une muse, qui m'a permis de mieux découvrir l'art contemporain, que j’ai décidé fermement de progresser, de peindre et peindre encore, de prendre des cours de dessin, de partager les émotions pour plonger  mon âme dans les godets d’aquarelle, et de la partager.

 

          Qui plus est l’aquarelle me soutient. Les instants pendant lesquels je peins sont durs. Ils demandent autant de concentration que de lâcher prise. C’est comme une méditation où les pensées ne restent pas pour laisser la place à ma vision de l’instant, ici et maintenant. J’en ressors souvent épuisé mais nettoyé… peut être plus pur… en respiration avec le monde.

 

          La caresse d’un vent aimable, les éclats d’un soleil crépitant, les mélodies des oiseaux, le rugissement d’un tonnerre, les pas rythmés d’un randonneur, l’amitié fugace d’un badaud curieux, la critique simple d’un enfant, le clapotis d’un ruisseau timide, la danse des ombres autour de moi, le souvenir d’un regard tendre et aimant, la brutalité de la roche, la transpiration qui m’amène à déceler le lieu idoine...

 

 

          C’est se sentir en vie, pleinement, humblement, simplement, comme une évidence

 

 

          Je crée…

                                                                                                                                                                                                                     à C. & à D.

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